29 mai 2023 : Article Journal Nord-Eclair
Ralph S. a commencé la peinture il y a 3 ans à Mouscron, est déjà coté et rêve d’exposer à Montmartre: «Je peins toutes les nuits, c’est devenu un besoin»
Lire l’article du journaliste Jean-Michel Manderick, Nord-Eclair
Après un crochet par Paris, Ralph Spegelaere exposera ses toiles empreintes de philosophie « Au Bœuf », à Dottignies, du 2 au 4 juin. L’occasion d’évoquer un parcours « hors du cadre », comme le dit le « jeune » artiste mouscronnois de 51 ans.
À 51 ans, Ralph Spegelaere a déjà vécu plusieurs vies, a pratiqué divers métiers, et a habité aux quatre coins du pays. Mais c’est à Mouscron que notre « jeune » artiste-peintre a trouvé sa place, son équilibre. Né à Bruxelles, où il a grandi en compagnie de sa maman et s’est un peu « cherché » dans un premier temps, Ralph a aussi vécu deux ans à Knokke – « en émargeant au CPAS, ce n’est donc pas incompatible », ainsi qu’à Roubaix à une époque.
« Mais, à l’adolescence, nous avons recherché l’internat le moins cher de Belgique, et il était à Mouscron », sourit celui qui travaille depuis des années avec le service prévention de la police hurlue à la formation des élèves de primaires à la pratique du vélo, « mon principal moyen de locomotion, d’ailleurs », dit-il.
Pas forcément parmi les premiers de la classe au cours d’éducation physique dans sa jeunesse, le Hurlu d’adoption n’en reste pas moins un homme de défis, et c’est ainsi qu’il s’est, à plusieurs reprises, lancé dans des challenges sportifs un peu fous, mais toujours avec un objectif caritatif ou solidaire derrière. « Comme ça, même si c’est difficile, on ne peut plus faire machine arrière » (rires).
« Sortir du cadre »
Et, voici trois ans, la peinture faisait un retour fracassant dans sa vie, au point d’y prendre une place considérable aujourd’hui ! « J’ai été victime d’un accident de vélo, lors duquel je me suis fracturé le péroné », raconte Ralph.
« Mais j’ai aussi fait une double embolie pulmonaire… C’était juste avant le Covid, et j’étais du coup privé de sport. Coincé à la maison, je me suis remis à la peinture, à laquelle je m’étais déjà essayé vingt ans plus tôt, sans vraiment de succès. J’ai ressorti du matériel de ma maman (NDLR : à qui il avait offert un chevalet), j’ai commencé par de petites toiles, et j’y ai pris goût ! Au point que c’est devenu un besoin. Je peins tous les jours désormais. Ou plutôt toutes les nuits ! C’est là, entre 1h et 3h du matin, que la créativité s’exprime. Lorsque j’ai un thème en tête, il m’arrive de commencer cinq ou six toiles d’un coup. Il faut que ça sorte ! Très vite, quand je peins, je me sens bien, j’atteins une sensation de plénitude bien plus vite qu’avec le sport, je médite. »
Car au travers de ses peintures à l’huile, Ralph véhicule des idées, des réflexions. « 80 % de mes toiles sont en effet liées à la philosophie. Je suis toujours en questionnement, sur le monde, sur les gens. Je peux peindre pour les droits de l’homme, les droits de la femme. J’aime beaucoup l’idée de sortir du cadre. »
Fatalement, cette frénésie pinceaux en main débouche sur une grosse production de tableaux. « Je dirais un gros 250 en 3 ans, dont 150 qui sont exploitables ». Et la progression est, elle, fulgurante. « Je ne m’en cache pas, je me donne les moyens de grandir dans mon art », affirme Ralph S., son nom d’artiste.
« J’ai effectué les démarches pour être coté. J’ai envie de partager le plus possible ce que je fais, alors je me vends, j’ai des apparitions dans des magazines, et j’ai obtenu mon premier prix à Lecce voici sept mois. Depuis, j’en ai obtenu quatre autres, et j’ai exposé à Knokke et à Paris. C’est mon message aux jeunes mouscronnois : il faut se donner les moyens de faire ce qu’on a envie, fais-le, continue, persévère ! »
Infos expo « L’Art au Bœuf ». : Vernissage : ven. 02/06 à partir de 18h. Expo : du 02 au 04/06. Horaire : ven. de 18 h à 22h, sam. & dim. de 10h à 20h. Lieu : « Au Bœuf by Greg et Stéph », Rue de Bellegem, 44 à Dottignies.